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Mazarinade n° A_5_29

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Anonyme [1649], LETTRE DV CHEVALIER GEORGES DE PARIS. A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ. , français, latinRéférence RIM : M0_2099. Cote locale : A_5_29.


à Paris qu’il fait la guerre, & qu’il a affaire à tout le Royaume :
Il sçaura que c’est de la puissance & de la force d’vn peuple,
dont il ne croyoit triompher que par la diuision qu’il attendoit.
La ville de Paris sera loüée eternellement d’vne si
genereuse action qu’elle eust volontiers cedée à Vostre Altesse :
elle aura le tiltre de protectrice de cet Estat, que vous deuriez
auoir ambitionné pour couronner vne vie cy-deuant toute heroïque,
que vous exposez contre vostre terre natale, pour appuyer
le plus detesté de tous les hommes.
 
Inde est
adhuc bellum
nisi ea,
retardatione
& mora?
vt primum pest
discessum
latronis, vel
potius desperatam
fugam libere
Senatus haberi potuit, semper flagitaui, vt conuocaremur... si ex eotempore dies
nullus intermissus esset, bellum profecto nullum haberemus. Omne malum nascens sacilè opprimitur,
inueteratum fit, plerumque robustius... quamobrem Legatorum mentionem
nullam censeo faciendam, rem administrandam arbitror sine vlla mora, & consestim gerendam
censeo: tumultum decerni, iustitium indici, saga sumi, dico opportere, delectum baberi sublatis
vacationibus in vrbe, & in Italia præterea Gallia tota. Quæ si erunt facta, opinio ipsa
& fama vestræ seueritatis obruet scelerati gladiatoris amentiam. Sentiet sibi bellum cum
Republica esse susceptum, experietur consentientis Senatus neruos atque vires; nam nunc quidem
partium contentionem esse dictitat. Cicero Philpp. 3.
Vostre frere puisné vous enleuera l’appanage qui vous deuoit
estre plus cher : Et ce ieune Scipion sera plus estimé de la
conseruation d’vn Citoyen, que vous ne le pourrez estre du
carnage de tant d’ennemis : Et la France aura cette gloire de
s’estre deliurée par ses seules forces, & mal-gré les vostres, de
son persecuteur, & du plus meschant de tous les tyrans qui
l’ayent opprimée. Ie n’ay que le temps de finir pour prendre les
armes, & il n’en reste pas dauantage à Vostre Altessé, pour les
quitter, & pour changer cette resolution desesperée conrre vostre
pays & contre vostre fang, en celle de les seconder dans leur
genereuse entreprise, & de rendre la paix à ce Royaume, à qui
l’on ne fait la guerre que sur l’esperance de vostre courage &
de vostre fortune.
Ibid.
Galliaque quæ
semper præsidet
atque præsedit
huic Imperio
libertatique
communi,
vereq.
laudetur, quod
se suæsque vires
non iradidit,
sed
opposuit Antonio.
Ie prie Dieu & les Patrons de cette ville qui ont chassé les
Huns & les autres nations barbares de ses murailles, qu’ils vous
touchent le Cœur, & qu’ils vous fassent desister de vostre entre
prise par vn sage conseil, plutost que de vous humilier par
nos forces, & qu’ils ne permettent pas que la posterité puisse
dire que nous ayons trouué nostre salut dans la perte de nostre