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Mazarinade n° A_6_9

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.


doiuent estre ornez, pour estre esleués à ce degré desuperiorité,
& l’on cognoistra facilement les maux & les desordres,
ausquels la venalité des charges a ouuert la porte dãs
l’Estat. Et il est bien estrange, qu’on veuille demãder plus
d’âge, de merite & d’experience à vn Iuge, afin de donner
son suffrage, lors qu’il ne s’agist que du bien temporel
des peuples contre la violence des sang-suës ; que l’on
n’en exige pas, lors qu’il est question de luy donner la
puissance sur le sang & la vie des hommes. Si les charges
& les offices estoient donnés gratuitemẽt & au merite,
le Roy seroit mieux seruy dans son Conseil & dans sa
Maison : La Iustice seroit administrée auec plus d’integrité
quelle n’est pas : Les peuples ne seroient pas exposez
à la torture qu’ils endurent ; & les Roys ne seroient
pas responsables, comme ils sont, à la Iustice de Dieu, de
tous les maux qui par cette occasion se commettent
dans leur Estat.
 

XIII.
Ce que nous venons de dire, touchãt les charges & les
Offices, il en faut dire de mesme & dauantage s’il se pouuoit,
pour ce qui concerne les Benefices. Car comme
le seruice de Dieu est le premier & le plus important de
tous les deuoirs, aussi y a-t’il plus d’obligation de n’admettre
à ce ministere, que des personnes qui par leur
merite puissent s’en acquitter dignement, & par la probité
de leurs mœurs, seruir d’exemple d’vne vie veritament
Chrestienne. Et ie ne le dissimuleray point, ny
ne me tairay iamais dans cette rencontre, puisque la
gloire de Dieu & le salut de mon Roy y sont interessez :
Quelque droit & autorité qu’ayent nos Roys de conferer