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Mazarinade n° A_6_9

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.


est vne marque infaillible de l’enormité de ses
defauts irreparables par vn moindre chastiment. Les
abus dans les charges, Offices & Benefices ; L’experience
deplorable de sa mauuaise conduitte ; L’excez
prodigieux de ses despences & de ses richesses en si peu
de temps ; Les inuentions criminelles, dont il s’est seruy,
pour esleuer sa fortune sur les ruines de la France ;
Les Arrests prononcez contre ses attentats sacrileges ;
Le scandale actif & passif, qui estonne tout le monde,
par la resolution constante, que sa Majesté tesmoigne
à le retenir ; sont autant de demonstrations sensibles, de
l’obligation qu’elle à de l’esloigner, soubs peine de peche
mortel, sans en pouuoir receuoir l’absolution, tant
qu’elle le retiendra dans sa Cour & dans l’Estat du
Roy Et quelque accommodement que l’on puisse faire,
cela [1 mot ill.] est bon qu’à l’esgard des hommes, mais à l’esgard
de Dieu, le scandale seul demande cela de sa iustice, sur
laquelle les hommes n’ont point de pouuoir. N’y a il
pas assez de testes Françoises & mieux timbrées que la
sienne pour le Conseil ? N’y a-il pas des mains plus fortes
que les siennes pour l’execution ? qui a-il donc, qui puisse
contre l’auersion du Ciel & de la terre (s’il faut ainsi
parler) obliger de retenir vn Estranger, auec le peril
mesme de l’Estat, qu’vn attachement d’esprit, suiuy dautant
de pechez pour sa Majesté, qu’il cause de mal-heurs
sur les peuples & de perils en vn Estat, qui ne luy appartiennent
point en propre, & à la conseruation desquels
elle doit particulierement trauailler par le deuoir
de son administration.