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Mazarinade n° B_16_30

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE CADVCÉE D’ESTAT, FAISANT VOIR PAR LA RAISON & par l’Histoire, I. Que nous ne pouuons point esperer de Paix pendant que la Reyne sera dans le Conseil. II. Que l’entrée du Conseil est interdite à la Reyne par les Loix de l’Estat. III. Que la Reyne est obligée de se retirer en son appanage, pour les ses seuls interests, & pour son honneur IIII. Qu’on ne peut point dire que Mazarin est chassé pendant que la Reyne sera dans le Conseil, & que pour cette raison le Roy est obligée de faire retirer la Reyne. V. Que les tendresses de fils ne doiuent point faire aucune impression dans l’esprit du Roy, pour l’obliger à retenir sa Mere dans le Conseil; si sa presence y est contraire au repos de l’Estat. VI. Et que, si la Reyne ayme son fils, elle doit consentir à cette retraitte, sans aucune resistance. , françaisRéférence RIM : M0_617. Cote locale : B_16_30.


moins apparamment vne protection signalée par tant
d entreprises. Croirions nous bien que ceux qui le luy
auroit arraché des mains, peussent iamais rentrer dans
ses affections auec aucune sorte de sincerité ; & qu’elle
fut capable d’estouffer les sentimens de vengeance, qui
luy en seroient infailliblement inspirés, & par les premiers
complices de ses desseins, & par les suggestions
plus pressentes de sa propre ambition.
 
C’est vne maxime trop receuë & trop generallement
aprouuée de tous les sages du monde, que les femmes
en general, mais sur tout celles d’Espagne, s’opiniastrent
d’autant plus fortement à la protection de ceux
qu’elles ayment, que plus on les veut contraindre de
s’en deporter ; & que la violence qu’on fait à leurs affections,
est le moyen le plus infaillible de les eschauffer
plus que iamais, pour en redoubler les tendresses ou
innocentes ou criminelles en leur faueur. Quand Chilperic
voulut esteindre les feux de Fredegonde qui
declaroit vn peu trop ouuertement ses affections pour
Landry de la Tour, il s’y consomma ; & ce malheureux
Roy nous aprit, par la funeste experience de ce qu’il en
ressentit luy mesme, que lors qu’on veut violanter les
inclinations d’vne femme on les redouble ; & que lors
que leurs feux ne sont point libres, ils bruslent auec
plus de force.
Brunehaut protestoit qu’on luy eut plustost arraché
le cœur, que l’affection qu’elle auoit pour vn certain
nommé Proclaide Lombart de Nation ; En effet elle
s’opiniastra si bien a le proteger, que la perte de dix
Roys de France luy cousta beaucoup moins que celle
de ce faquin : Constance femme de Robert fit plus hautement