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Mazarinade n° C_1_47

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Fouquet de Croissy, Antoine [?] [1649], LE COVRRIER DV TEMPS APPORTANT CE QVI SE passe de plus secret en la Cour des Princes de l’Europe. , françaisRéférence RIM : M0_825. Cote locale : C_1_47.



De Venise duAoust
Pendant les resiouyssances qui se faisoient icy pour
la grande victoire remportée sur les Turc par le General
Giacomo de la Riua, le sieur Matarel resident du Roy
tres-Chrestien a esté en peril de sa vie pour n’ẽ auoir pas
assez au gré de ce peuple, qui d’ailleurs a sçeu par les
Relations de l’Ambassadeur Cantarini, le mespris que
la France a fait des instances de cette Republique pour
la paix generalle, par le moyen de laquelle elle pouuoit
esperer du secours contre l’ennemy commun. Le Senat
en accuse en toutes occasions le Cardinal Mazarini, qui
a esté si peu touché du miserable estat de la Chrestienté,
a eu si peu de compassion de ses malheurs, de cette
grande effussion du sang le plus pur, dont elle s’affoiblit
depuis si long temps, de l’auantage que l’Infidelle en
prend, du progrez qu’il fait en Candie, que non seulement
il n’a pas pris soing d’en arrester le cours en faisãt
la paix generalle, mais mesme a negligé de mettre les
apparences de son costé, de couurir les mauuais desseins
qu’il a eu de continuer la guerre, & laisser dans l’esprit
quelque doute de ses mauuaises intentions. Il n’a eu autre
pensee que de donner au monde ce temoignage de
sa puissance, qu’il a esté l’arbitre de la paix & de la guerre,
qu’il a conuoqué à Munster toutes les nations pour
en estre tesmoins, & qu’à la veuë de cette grande assemblée
il a prononcé la guerre, & a rendu coupables & criminels
ceux qui ont osé desirer la paix. Quelques vns
de nos plus zelez Senateurs ont proposé de luy oster son
nouueau tiltre de noblesse pour auoit tesmoigné si peu
d’affection à secourir la Republique, & de luy confisquer