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Mazarinade n° B_19_24

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?] [1651 [?]], DEFFENSE DE L’ANCIENNE & legitime Fronde. , françaisRéférence RIM : M0_984. Cote locale : B_19_24.

contraires que vous en donniez, on voit le regret que
vous auez de sa perte, par l’apprehension que vous témoignez
que l’on en establisse de plus forts & de plus vigoureux
dans le Cõseil du Roy : Vous protestez de n’y entrer
jamais tant qu’il y en aura ; ausquels vous n’aurez pas donné
vostre consentement : On peut dire que cette Declaration
n’est pas respectueuse pour l’authorité Royale, les
sujets de quelque condition qu’ils soient, ne parlent pas
d’ordinaire auec cette hauteur ; mais nostre estonnement
augmente, quand nous considerons qu’elle regarde la
personne de Monsieur de Chasteauneuf, son desinteressemẽt
si connu à toute la France, laisse beaucoup de lieu de
croire que ceux qui desaprouuent sont establissemẽt, veulent
entretenir la confusion & le desordre dans les Finances
& ne sont pas brouillez auec les Partisãs, & sa fermeté
& son experience donne sujet de craindre, que ceux qui se
declarent contre luy, n’apprehendent la fin des desordres
publics, dans lesquels ils trouuent leurs auantages particuliers.
On prefere à ce grand hõme qui a vieilly dans le
seruice des Rois, & qui a tant de part à la defaite du Cardinal
Mazarin, Monsieur le Chancelier, que nous sçauons
auoir toujours esté esclaue de ses volontez. On luy prefere
Monsieur de Chauigny, que toute la France connoist
pour auoir esté l’vn des plus violents & plus dangereux
instrumens de la tyrannie du Cardinal de Richelieu. On
luy prefere le President de Maisons, noircy par tant de voleries,
par tant de trahisons & par vne metaphore estrange,
& faire pour ainsi dire contre tous les ordres de la nature,
ces scelerats en vn moment demenent gens de bien,
& au goust depraué de ces malades furieux nos veritables
amis, les anciens Protecteurs de la libetté publique contre
leur propre honneur, contre leur propre bien, contre
leur propre seureté, en vn instant deuiennent Mazarins.
Si toute la France estoit assemblée pour chercher des precausions
contre le retour de ce Ministre, ie ne sçay si on
[illisible] de plus grande que l’establissement