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Mazarinade n° C_8_42

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Verderonne, M. de [?] [1649], AGREABLE RECIT DE CE QVI S’EST PASSÉ AVX DERNIERES BARRICADES DE PARIS. Faites le 26. Aoust 1648. Descrites en vers Burlesques: Reueuës & augmentées en cette troisiesme Edition. , françaisRéférence RIM : M0_56. Cote locale : C_8_42.



permettez que ie vous le die,
Tout cecy, n’est que Comedie,
Les biens receus hors de saison,
Les recompenses sans raison,
Ainsi que les chants des Sirenes,
Marquent les tempestes prochaines ;
Le salut dans vn mauuais pas
Consiste à ne relacher pas,
Souuent c’est proche du riuage
Que les matelots sont naufrage ;
En deux mots voicy mon aduis,
Si mes sentimens sont suiuis :
Messieurs auant toute autre chose,
Afin d’affermir nostre cause,
Qui n’est pas sans besoin d’appuy,
Nous conclurons tous auiourd’huy
Que l’on soulage la canaille,
Qu’on remette vn quart de la taille,
Que de nos pais desolez
Les Intendans soient rappellez ;
Que les Eleus, bien que vermine,
Exercent au moins pour la mine,
Et soient mis en leurs fonctions,
C’est par telles inuentions
Que le peuple prompt & volage
Se meut, se conduit & s’engage.
Quand le peuple sera pour nous
Sans doute qu’on filera doux ;
Mais si nous manquons cette voye,
Quelque temps calme que ie voye,
I’apprehende fort l’interdit,
Songez-y bien Messieurs, i’ay dit.
Lors chacun parlant à l’oreille
Auec son voisin se conseille,
Faut-il le croire, ce dit-on,
L’vn dit qu’ouy, l’autre que non,
Tel est d’opinion diuerse,
L’vn la suit, l’autre la trauerse ;
L’vn dit que c’est trop attenté,
L’autre la seule seureté.