[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_8_42

Image de la page

Verderonne, M. de [?] [1649], AGREABLE RECIT DE CE QVI S’EST PASSÉ AVX DERNIERES BARRICADES DE PARIS. Faites le 26. Aoust 1648. Descrites en vers Burlesques: Reueuës & augmentées en cette troisiesme Edition. , françaisRéférence RIM : M0_56. Cote locale : C_8_42.



Vser enuers eux de finesse,
Boucher le chemin de Gonesse ;
Qu’il n’y a rien pour le certain
De si long comme vn iour sans pain,
Et qu’ils y donneront bon ordre
Tout Paris est plein de desordre.
De terreur, de crainte & d’effroy,
Sans neantmoins sçauoir pourquoy.
La nuict se passe de la sorte
Sans souffrir que personne sorte
De la ville dans le fauxbourg.
Quand le Soleil fut de retour,
Quelques gens arriuent en foule,
Qui disoient que proche du Roulle,
A Boulogne & aux enuirons
Paroist quantité d’escadrons,
Qu’ils en ont veu bien pres de mille,
Le peuple à s’alarmer facile,
Prend cela pour argent comptant,
Et s’en trouble tout à l’instant,
Gronde, tempeste, s’effarouche,
Dit ce qu’il luy vient à la bouche,
Et tout luy deuenant suspect,
Parloit sans crainte & sans respect,
Que ce malheur est sans remede,
Et que la Reine de Suede,
Konigsmar & le Loup-garou
Ont pris leur quartier à sainct Clou.
Quelqu’vn dit qu’il a veu la Seine
De monstres marins toute pleine,
Qui ont en main le coutelas
Conduits par le poisson Colas,
Et que les ayans veu paroistre,
S’approchant pour les recognoistre
Soudain s’estans mis à plonger
De leur nombre il n’a peu iuger ;
Que neantmoins la troupe est grande,
Et qu’ils sont bien plus d’vne bande,
Que l’on doit à son sentiment
Craindre vn funeste euenement,