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Mazarinade n° C_7_56

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Anonyme [1649], LA DISGRACE DV COVRTISAN, OV LA BOVFFONNERIE FORTVNEE. , françaisRéférence RIM : M0_1157. Cote locale : C_7_56.


particulierement cette pensée, il est vn peu Charlatan,
il se mesle de bouffonner, asseurement il sera
Fortune. C’est vn mal-heur qui nous vient d’Italie,
& certes, ie m’étonne quand ie considere la generosité
des anciens Romains, & la basesse de cœur de
ceux qui leur ont succedé. Il semble qu’il ne leur
soit rien resté de cette Rome triomphante, que l’art
de faire des Comedies, & le Burlesque, on ma dit
que la charmante vranie à temoigné beaucoup de ressentiment
de cette disgrace, & qu’elle n’a pû souffrir
vostre discours sur ce suiet, quand vous allegastes,
Qu’il n’y à Pierre si raboteuse qui au bout
d’vn an ne se polise en passant la main par dessus ; &
qu’il n’y a point aussi de mauuaise Fortune qui ne
cesse d’estre ennuyeuse. Il est bien vray, Olympe,
qui s’est iadis treuué vn braue qui s’est serui de poison
pour viande, & que ce qui tuë les autres fut son
aliment ; que sert il de le dissimuler i’ay autant de
suiet de me plaindre de vous, comme i’en ay de me
louër d’vranie. Toutefois ma passion est telle que ie
ne puis m’empescher de vous dire encore que ie
vous ayme.
 
Vous vous étonnerez peut-estre, qu’vn Courtisan
disgracié ose parler d’amour, à celle qui n’a des
yeux que pour les riches & pour les Fauoris. Sans
doute ie serois l’vn & l’autre, si i’auois l’art de faire
le Farceur, où de me mesler dans les intrigues amoureux.
Voilà les degrez Olympe, par lesquels on
monte auiourd’huy à l’Eminente Fortune. Ie vous