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Mazarinade n° C_6_74

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Anonyme [1649], LA PVCELLE DE PARIS TRIOMPHANT DES INIVSTES PRETENTIONS D’VN ITALIEN, par la force de ses Arrests. , françaisRéférence RIM : M0_2927. Cote locale : C_6_74.


qu’à rompre ce qu’elle vnit si estroitement, s’est toûjours
opposé à ses saintes intentions, elle n’a pas manqué de sujets
pour la porter à faire des actions heroïques, & des efforts
illustres, elle a combattu dans tous les temps, pour
se rendre recommendable à l’eternité, & a purgé tous les
siecles des monstres qui les vouloient empester de leurs
crimes abominables. Nostre temps aussi bien que le passé
n’a pas manqué de ces pestes publiques & vniuerselles ;
mais il ne s’en est point treuué de si horrible que la Pucelle
de Paris vient de combattre, & d’exterminer auiourd’huy
par vn dernier Arrest, au grand contentement de
tout vn peuple. Aussi le monstre qui lance son funeste poison
sur toute la France demande toutes les forces de cette
fille du Ciel. La France, qu’elle a tousiours chery plus
que tous les Royaumes du monde, parce qu’elle y a estably
sa principale demeure, a imploré à ce coup toute sa
puissance pour son secours, elle n’a pû rien refuser à cette
chere Prouince, contre l’infame rauisseur de ses biens, de
son honneur & de sa vie ; & comme la voye de la douceur
luy est plus naturelle pour vaincre que celle de la cruauté.
Cette fille s’est presentée d’abord auec tout ce qu’elle a de
charmes deuant ce Tyran des peuples qui le connoissent
assez sous le nom odieux de Mazarin. S’il fust demeuré
quelque reste d’humanité à celuy qui portoit en cor la figure
d’vn homme, il eust adoré cette Princesse, & se fust
rangé sous ses loix sans resistance ; mais au contraire de la
respecter, & de ce ceder à ses attraits comme il estoit
obligé de faire ; cét ennemy de la pureté par vne rage plus
que brutale, que l’humeur Italienne luy inspire laschement,
couurant son front de fureur, pour empescher la
honte de s’en emparer ; il ose attenter sur la pureté de cette
fille diuine, & la menacer de luy faire faire par la force
tout ce qu’elle refuseroit à sa passion enragée ; enfin il veut
violer impunement celle à qui l’ombre de la moindre
impureté fait horreur ; que peut faire cette fille si vertueuse
contre ce Tygre impitoyable, sinon de luy remettre deuant