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Mazarinade n° A_5_8

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Anonyme [1649], LA SECONDE LETTRE DV CHEVALIER GEORGES A MONSIEVR LE PRINCE. , françaisRéférence RIM : M0_2099. Cote locale : A_5_8.


contre vous-mesme, i’en ay maintenant beaucoup
dauantage, puis qu’alors vous auiez sujet d’esperer
toutes choses, & qu’a present vous auez sujet de
les craindre. Vous estiez en ce temps là dans l’abus
qui a esté commun à toute la Cour, que dans
trois marchez Paris seroit affamé, que le pauure
demanderoit du pain au riche, de la mesme sorte
que le voleur demande la bourse au passant, que
le peuple regarderoit le Parlement comme son
bourreau, & qu’enfin il vous le liureroit pour vostre
vengeance, & pour la sienne ; mais voila douze
marchez passez, & Paris subsiste, le pauure demande,
& reçoit l’aumosne comme autrefois, le
peuple regarde le Parlement comme son pere, loin
de vous le vouloir mettre entre les mains, il exposeroit
mille vies pour luy, & feroit des vœux pour
vostre perte, si elle estoit necessaire à sa conseruation.
Quoy Monseigneur, vostre Altesse ne sçait
elle pas que ce sont les biens faits, & non pas les
mauuais offices qui gaignent les volontez, le peuple
n’est pas extremement esclairé, mais il est sensible,
il n’est point si stupide qu’il ne sçache faire
le discernement que les bestes mesmes font entre
ceux qui leur donnent à manger, & ceux qui les
battent. Vous auez vn armée de brigands, & de
sacrileges, & le Parlement en a vne de gens qui
payent, & qui ne font du mal qu’aux ennemis.
Vous auez vne armée où il y a quantité d’estrangers,