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Mazarinade n° C_11_5

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.


plus long temps le dessein de le perdre ; c’est
pourquoy l’ayant esleué à la charge de maistre de
Camp, moins par le motif de son merite, que par
celluy de mes aprehensions, ie l’enuoyé au siege
de la Mote en Lorraine, ou ie recommandé
soubs main au sieur Magalotti mon oncle qui
commandoit l’armée du Roy, de se defaire de
Blancini à quel prix que ce fut ; & de l’exposer
pour cet effet en des lieux ou la gresle des coups
peut rendre sa mort ineuitable malgré la communication
du charactere qu’il auoit coniointement
auec moy depuis le voyage de Fermodaus la Marche
d’Ancone.
 
Mais i’estime que ces intregues ne sont pas
d’vn assez grande consequence, pour me distraire
dauantage du dessein que i’ay de m’attacher à
celles que i’ay fait triompher dans la Cour Françoise,
où i’ay contraint mes enuieux de confesser
à ma gloire que i’entendois assez bien les souplesses
de la Politique ; & que i’estois capable de
trouuer des resources au desespoir mesme, si i’en
entreprenois la recherche pour l’establissement
de mes interests.
Ie prie mes Lecteurs de preocuper leurs esprits
d’vne reflection que ie fis dés mon premier pas
dans la faueur, ou dans le Souuerain Ministere
d’Estat, lors que venant à ietter serieusement les
yeux sur le soudain rehaussement de ma fortune.