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Mazarinade n° B_12_62

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Anonyme [1652], LA TRES-HVMBLE ET VERITABLE REMONSTRANCE DE NOSSEIGNEVRS DV PARLEMENT POVR L’ELOIGNEMENT DV CARDINAL MAZARIN. Presenté au Roy estant à Sully, Par Nosseigneurs les Deputez. , françaisRéférence RIM : M0_3808. Cote locale : B_12_62.


à nos Roys, & sans violer l’obeïssance que nous auons
jurée, prendre toutes sortes de voyes legitimes qui les
pouroient obliger à esloigner ces esprits pernicieux, qui
mesurent la durée des Empires à celle de leur credit, estant
chose certaine que sans la bonne foy, il n’est pas seulement
impossible de regner sur les hommes, mais de viure parmy
les hommes : d’où vient qu’vn sage disoit auec beaucoup
de raison, que celuy qui a renoncé à la bonne foy n’a rien
plus à perdre, estant asseuré qu’ayant rompu le nœud de
la societé ou vie ciuile, il est en pire condition que n’est
celuy qui est priué de la naturelle.
 
Voila, SIRE, ce que le C. M. a souuent voulu faire par
meschants conseils & paroles scandaleuses, mais nous
pouuons assurer que sa perfidie n’a iamais paru auec tant
d’imprudence, que lors qu’il vous a fait escrire que vostre
intention estoit de maintenir vos Declarations, & s’approchoiẽt
à mesme tems en vertu d’autres Lettres exigées
de V. M. En quoy nous pouuons dire qu’il a tellement
surpris sa bonté, que nous oserions asseurer que celuy qui
tãtost par sa colere, & tãtost par sa farouche humeur, a souuent
blessé vostre authorité ne luy a iamais fait vne playe
si mortelle. Il a creu qu’il l’a gariroit, lors qu’il a fait publier
par les siens, ou inseré dans vne Declaration qu’il a
dresse luy mesme, & tient encore cachée, que V. M. auoit
esté forcée d’accorder celle qui le traitte comme autheur
de la continuation de la guerre des pirates & de tous les
desordres de vostre Royaume. Mais il ne peut alleguer
cette pretenduë violence faite par des Sujets à leur Souuerain,
sans deshonorer vostre Conseil, & accuser le peut
de soin que la Reyne vostre mere auroit pris pour maintenir
vostre authorité.
SIRE, vos Declarations ont esté données aux instances
de Monsieur le Duc d’Orleans, & à nos tres-humbles
supplications. Nous pouuons protester que nous les auons
obtenuës en la mesme façon que l’on fait les graces de