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Mazarinade n° A_4_9

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Hénault, Charlotte [1649], GENEREVX PRESSENTIMENTS D’VNE FILLE VILLAGEOISE TOVCHANT LES VICTOIRES que la France doit esperer de la sage conduite du Prince de Conty. LETTRE PARENETIQVE. , françaisRéférence RIM : M0_1486. Cote locale : A_4_9.


sujet en est si Riche, qu’il ne faut que le deduire
simplement, pour faire voir quelque chose par
dessus le commun. Il est vray, Monseigneur, que ie
deuois laisser cette reconnoissance de nostre sexe à
quelque genie plus releué que le mien, afin qu’vne
plus grande politesse vous la rendist moins desagreable,
& moins incapable de vous estre presentée :
mais puis que toutes mes semblables peut-estre
craignants depasser pour temeraires, ne se sont
point aquitées de ce deuoir, i’ay entrepris d’y satisfaire,
sçachant bien que l’ingratitude est plus
noire que la temerité, & que toute sorte d’efforts
passent pour genereux, lors qu’vne ambition de
n’estre point ingrate, les fait paroitre au iour Outre
qu’ayant desia tasché d’appeller le Prince de
Condé vostre frere dans nostre party, & luy ayant
representé les iustes reproches que la France luy
pouuoit faire, i’ay cru qu’apres luy auoir exposé
mes sentimens touchant l’iniustice de sa cause,
i’estois obligée de congratuler à vostre Altesse,
d’auoir pris en main la deffense du public, & le
maintien de l’authorité Royale, contre la tyrannie
estrangere. La France qui connoit vostre
vertu, croit qu’elle a plus de suiet de s’y fier, que
de se defier de la sienne, & si mon sentiment peut
auoir quelque lieu parmis ceux du public, ie pense
qu’il a fait contre les ennemis estrangers, ce que
vous ferez contre ces domestiques, & que faisant
éuenter tous les mal-heureux desseins qu’il a formé