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Mazarinade n° A_9_13

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Morgues, Mathieu de [?] [[s. d.]], BONS ADVIS SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_594. Cote locale : A_9_13.


continuer ses assistances & secours. Il est vray que nos
diuisions ont vny nos aduersaires & des-vny nos alliez :
Les vns & les autres ont veu, que dans la fureur
qui nous fait battre entre nous, nous prenons le chemin
pour estre tous surmontez, & qu’estans méchans
à nous-mesmes, nous ne pouuons estre bons
à nos amis, ny formidables à nos ennemis. Dirons-nous
aussi, que dépoüiller, chasser & tuer nos freres,
& nos voisins, soit vne reformation ? Que mettre la
desolation par tout, soit vn moyen pour acheminer
la consolation que nous cherchons ? & que violenter
les hommes, soit procurer leur repos ? Obliger le Roy
à retirer ses trouppes des pays estrangers, pour les
faire entrer dans les siens ; est, à mon auis, épargner
le sang des Espagnols, pour faire répandre celuy des
François, & conseruer les terres qui nourrissoient nos
armées, pour les appeller au dégast des nostres ?
N’est-ce pas vne chose horrible, que ces mesmes soldats
que nous tenions assiegez dans leurs garnisons,
soient inuitez & conduits par des François, pour
s’emparer des Villes de France ? Certes, il faut confesser,
que les interests & les passions qui ont fait
prendre ces resolutions, ont empesché qu’on n’aye
écouté le sens commun, qui ne se laissera jamais persuader,
qu’on puisse contraindre par la force vn grand
Roy, à tirer de prison vn Prince du Sang, afin qu’il aye
l’obligation de sa liberté aux Espagnols, & soit tant
qu’il viura le chef d’vne faction, qui demeureroit
tousiours formée pour luy dans le Royaume. Nous
laissons aussi à penser, si se faire craindre à son maistre