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Mazarinade n° A_4_15

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Nicolaï, Antoine [?] [1649], HARANGVE FAITE A MONSIEVR LE DVC D’ORLEANS, PAR MONSIEVR NICOLAI PREMIER PRESIDENT EN la Chambre des Comptes. , françaisRéférence RIM : M0_1576. Cote locale : A_4_15.


si ce n’est à des occasions tres-importantes, & la volonté
des Roys est mieux exercée par leurs Suiets, lors qu’elle passe
par les suffrages de ses Augustes Compagnies. On lit dans l’Exode
que les lampes d’argent qui composoient le chandeliet
à sept branches, estoient assises sur des fleurs de lys : tesmoignage
asseuré que les Iuges qui sont des lampes qui esclairent le
peuple, & qui leur rendent les Oracles de la Iustice, doiuẽt estre
appuyez sur des Puissances Souueraines, dont la Iustice est vn
marque en ce Royaume. Et de vray, que pourrions-nous faire
dans la foiblesse où on nous a reduit, si nous ne sommes appuyez
de l’Authorité du Roy, de la Reyne Regente sa Mere,
& de la vostre, MONSIEVR, qui estes le bras droit de cet
Estat : & ce sont ces Freres qui en l’absence de leurs Freres doiuent
seruir de Pere à leurs Neueux, d’où nous esperons beaucoup
de generosité. Si celuy qui a fait la proposition au Conseil
de vous donner la peine de venir en cette Chambre plustost
pour satisfaire à son interest particulier, que celuy de l’Estat,
a eu dessein en cela de choquer nostre Authorité, & d’entreprendre
sur l’authorité de nos Charges pour augmenter la
sienne : Deuoit-il pas faire reflexion sur l’estime que nos Roys
ont tousiours fait de cette Compagnie, sur la fidelité qu’elle
a tesmoignée en toutes occasions au seruice du Roy ? Ne sçait-il
pas que cette Chambre est vn petit Ciel en terre, dans laquelle
toutes les personnes qui la composent, n’ont qu’vn cœur
pour le seruice du Roy ? Ne deuoit-il pas faire du moins reflexion
sur la voye dont il a conseillé de se seruir en cette occasion ?
Les Loix declarent que celuy est vn vsurpateur qui
veut s’emparer par des voyes extraordinaires : Ce qu’il estime
luy estre deu, & n’estre pas d’vn cœur de France, & faire des
seruiteurs mal affectionnez. Si nous auons failly en quelque
chose, la Iustice du Roy n’est-elle pas tousiours Souueraine ?
Nous ne sommes pas assez punis par le silence qu’on nous impose,
il faudroit en ce cas nous priuer de nos Charges, mais de
nous fermer la bouche à l’appetit de quelques particuliers.
N’est-ce pas au lieu de pouuoirs & honneurs que les Roys ont
accordé à cette Compagnie, la combler d’ignominie ? Sera-il
dit qu’en presence d’vne si honorable Compagnie, d’vn si genereux
Prince, aux yeux de ma Femme, de mes Enfans & de
mes Neueux, que i’aye degeneré à la vertu de mes Ancestres,
& particulierement de quatre dont il porte le nom, & tiens
la mesme place qu’ils ont autresfois occupée. Que l’on me