[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° D_1_9

Image de la page

Saint-Joseph (révérend père dom Pierre de = R. P. D. P. D. S. J.) [1649], CATECHISME DES PARTISANS, OV RESOLVTIONS THEOLOGIQVES touchant l’Imposition, Leuées & Employ des Finances, Dressée par Demandes & Responces, pour plus grande facilité. , françaisRéférence RIM : M0_652. Cote locale : D_1_9.


profit particulier. En vn mot, ont ils satisfait à la iustice de Dieu, en rendant ce qui
est entré dans leurs coffres ?
 
R. Non, Ce n’est pas assez, ils sont encore responsables de toutes les vexations
illegitimes qui ont esté faites par leurs Commis, & toutes autres personnes employées
à leurs receptes. Il ne faut point de preuue pour cette resolution : Elle se iustifie
d’elle-mesme. Car s’il y a obligation de reparer le dommage, qu’auroit fait vn
bœuf ou vn cheual dans l’heritage d’autruy : Si vn Capitaine est responsable des
violences d’vn soldat, à plus forte raison le sont les partisans, de ceux qu’ils employent
en leurs Commissions, ou ils agissent sans crainte & auec impunité. Iugez de
là, à quelles restitutions ils ne sont point obligez, par tant d’excez & de voleries
commises par ces Commis, & par cette engeance maudite de fuziliers, demons incarnez
& non pas des hommes, qui auec le feu, le fer & le sang, exerçoient plus de
cruauté en leuant la Taille, que ne feroient des Barbares en vn païs de conqueste.
D. Les enfans auancez dans les charges, ou les filles mariées de cette sorte de
biens, sont-ils obligez de restituer ?
R. Ouy. Le Canon y est formel, principalement lors qu’ils ont connoissance
que ces biens ont esté acquis par cette voye. Ainsi ces sommes immenses que l’on
donne en mariage à des filles de neant, qui excedent celles des Princesses ; Ces grandes
charges de prix presque inestimable, que l’on voit acquises & possedées par des
personnes tirées de la lie du peuple, & dont les peres peut-estre ont porté la mandile,
ou sont venus à Paris auec des sabots, monstrent bien la profession qu’ils ont exercée,
de quelle sorte ces facultez sõt acquises, sur qui elles ont esté pillées, & à qui
elles doiuent estre restituées, si l’on ne veut participer à la damnation eternelle, de
ceux qui les ont si iniustement amassées.
D. Ie ne me lasserois iamais de vous interroger, tant vos resolutions sont Chrestiennes
& conuainquantes ; Ie supersede pourtant afin de ne point exceder en importunité.
R. Vous pouuez continuer sans cette apprehension si vous l’auez agreable.
D. C’est assez pour cette rencontre. En vne autre occasion, puis que vous le trouuez
bon, Ie vous prieray de m’esclaircir sur quantité de difficultez qui me donnent
du scrupule touchant l’administration des Finances dans les charges de Chancelier,
Sur-intendant, Intendants, Secretaires, & tous les autres Officiers qui composent le
Conseil, qu’on appelle de Direction ou de Finances.
R. Ce sera quand il vous plaira, la matiere n’est pas moins importante ny difficile
que celle que nous venons de traitter. En attendant, ie me recommande à vos
sainctes prieres.

FIN.