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Mazarinade n° D_1_17

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Silhon [?] [1650], AVIS AVX FLAMENS. Sur le Traité que les Espagnols ont fait auec la Duchesse de Longueuille, & le Mareschal de Turenne. , françaisRéférence RIM : M0_485. Cote locale : D_1_17.


n’ayant point dans la verité & par effet, de plus dangereux
ennemis, ny qui s’esloignent dauantage de la fin qu’ils semblent
s’estre proposée ; que ceux qui trauaillent auec les armes,
au recouurement de leur liberté, comme nous venons
de le prouuer ; il ne se peut que ceux-cy ne se trouuent bien-tost
reduits à vn si petit nombre, qu’il ne demeurera dans leur
faction, que ceux qui poursuiuent d’autres interests sous ce
pretexte. D’où il s’ensuit que les remuëmens qu’ils ont excitez
en ce Royaume, ne pouuant estre ny grand ny de durée ; les
auantages que les Espagnols s’en sont promis, ne seront pas si
considerables qu’on leur a donné entendre.
 
Ie vous donne, Messieurs, cét aduis, afin que vous sortiez
de l’erreur où les Espagnols vous tiennent embourbez, &
qu’estans bien éclaircis de cette verité qu’ils ne veulent point
du tout de Paix, & qu’il ne leur est pas aysé de finir si tost, ny
si auantageusement qu’ils vous figurent, la guerre à laquelle
ils viennent de s’engager tout de nouueau ; vous auisiez sur ce
fondement, ce que vous aurez à faire. Vous sçauez quels sont
vos deuoirs : vous connoissez vos interests, & vous voyez les
playes de la Chrestienté qui souspire apres cette Paix, laquelle
seule les peut former.
Vous-vous souuiendrez que les autheurs de la guerre sont
responsables deuant Dieu & deuant les hommes, du plus
grand scandale que le monde ayt iamais receu, dans l’injure
faite à vn Prince, que le seul respect des autres Princes ses voisins
& ses Alliez auroit detournée, s’ils eussent esté en paix.
Vous considererez quelle honte il y a pour ceux qui en sont
coupables, que la Republique de Venise soit aux mains depuis
tant d’années, auec le plus formidable ennemy du nom Chrestien ;
sans qu’elle reçoiue aucune subuention des autres Princes
Chrestiens, & sans qu’ils l’aident à soustenir vn faix, qui
ne seroit pas trop petit pour la force d’eux tres-tous ; mais
qu’elle a soustenu iusques icy toute seule comme par miracle.
Vous tournerez enfin les yeux du costé de la iustice diuine,
qui ne manque iamais de se reueiller, quoy qu elle semble
quelquefois dormir, contre les perturbateurs du repos du
monde : Et vous n’aurez pas oublié, que la reuolution qui
changea les affaires du feu Empereur, si florissantes & glorieuses