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Mazarinade n° A_9_22

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Anonyme [1650 [?]], LA VERITÉ DANS SA NAÏVETÉ, OV DISCOVRS VERITABLE sur la Vie du Prince de Condé : auec ses justes plaintes au Parlement. , françaisRéférence RIM : M0_3985. Cote locale : A_9_22.


ce ne deuroit pas estre vne raison qui deust estre receuë
chez ceux qui se picquent de rendre la Iustice esgallement
à tout le monde. C’est peut-estre qu’on ne vous en a pas
demandé ; quoy que de pure authorité vous en ayez autres
fois rendu sans en attendre la demande. Mais tout le monde
sçait la Requeste qui vous a esté presentée par Madame
ma mere : c’est qu’elle ne la poursuit pas, & que vous ne
deuez agir que selon que vous en estes requis par les parties.
Pourquoy est-ce que vous l’esloignez de Paris, pour
luy en oster le moyen ? C’est que le Cardinal Mazarin vous
a priez de n’en rien faire : voulant rendre le Parlement
aussi iniuste qu’il l’est luy-mesme. Imaginez-vous que ie
souffre, & que vous sçauez tres-bien que c’est iniustement,
puis que ie deffie tous les hommes du monde, si vous voulez
me rendre Iustice comme vous deuez, qui puisse me
conuaincre d’vne chose qui puisse simplement meriter la
disgrace de mon Roy. Considerez que vous estes engagez
dans des charges qui ne veulent point qu’on en agisse par
compere ny par comere ; que les amis & les ennemis doiuent
estre regardez d’vn mesme œil : que les riches & les
pauures doiuent estre considerez auec la mesme Iustice ;
que les prisonniers & les libres doiuent estre mesurez à
mesme aulne, & qu’il ne suffit pas d’estre entre quatre murailles
pour que l’on y doiue estre abandonné de la Iustice ;
& croyez que par l’iniustice que l’on me fera, le Cardinal
Mazarin vous condamnera vn iour vous disant ; Pourquoy
voulez vous que l’on ait cognoissance de vostre cause, puis qu’on
n’en a pas eu de celle des Princes ? & ce n’est peut-estre qu’à ce dessein
qu’il vous empesche d’agir.
 
I’ay appris que l’on opposoit à ma Iustice qu’il y auoit
quelqu’vn qui à ma consideration resistoit aux volontez du
Roy, & que cela empeschoit le Parlement d’agir ; mais
comme les autres ne doiuent pas souffrir pour moy, aussi
ne le dois-je pas faire pour les autres, puis que les fautes
sont personnelles. Et bien loin d’approuuer ceux qui se