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Mazarinade n° A_9_22

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Anonyme [1650 [?]], LA VERITÉ DANS SA NAÏVETÉ, OV DISCOVRS VERITABLE sur la Vie du Prince de Condé : auec ses justes plaintes au Parlement. , françaisRéférence RIM : M0_3985. Cote locale : A_9_22.


sont retirez de la Cour contre le gré du Roy pour me seruir ;
ie seray le premier qui les en blasmera, & qui les ira
chercher pour les remettre entre les mains de la Iustice.
Si d’autres taschent d’esuiter le mesme danger qui nous
persecute, il m’est aduis qu’il n’y a rien de si naturel, que
de chercher son salut indifferemment là où l’on le trouue.
Par ainsi ce ne sont pas des obstacles qui doiuent vous empescher
d’exercer vostre charge, en me rendant Iustice ;
aussi esperay-je que vous ferez voir mon innocence à tout
le monde : & parce que le vulgaire se repaist des impressions
qu’on luy donne, ie serois bien aise qu’on cogneust la
meschanceté de ce traistre, & auec beaucoup plus d’ardeur
que ie ne souhaite ma liberté, quoy que la prison me soit
bien rude, puis que i’y suis sans raison & sans apparence de
crime, non plus que de mauuaise intention, laquelle le
Cardinal Mazarin veut faire croire qu’il a cogneu en dépit
de Dieu, qui s’est reserué ce secret à sa puissance seule.
 
MESSIEVRS, il faudroit auoir vn cœur plus dur que
du marbre, & vne foy sans charité, pour penser aux maux
effroyables que nous souffrons continuellement, sans mesme
en estre touchez de compassion, voyant trois pauures
Princes qui ne peuuent voir vn moment assuré de leur vie ;
qui est eternellement persecutée & menacée par les satellites
barbares du Cardinal Mazarin, de suplices, de fer & de
poison. Est-il possible que les François, qui ont accoustumé
de prendre si bonne part en l’affliction d’autruy, ne soient
pas vn peu esmeus des peines que nous souffrons iour &
nuit ? Pourront-ils voir sans pitié que trois miserables Princes
soient iniustement estouffez par le poison, dont cét
Estranger les fait tous les iours menacer ? La France veut-elle
souffrir qu’on exerce cette derniere rigueur sur des
Princes qui peuuent encore rendre de si bons offices ; & qui
recognoissans par où ils ont manqué, sacrifient desia leur
bien, leur vie & leur honneur pour le seruice de leur Roy,
& pour la protection du peuple ? Ouurez donc vn peu vos