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Mazarinade n° B_17_18

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Anonyme [1652], LA VERITÉ PRONONÇANT SES ORACLES sans flatterie. I. Sur la Reyne: II. Sur le Roy. III. Sur le Duc d’Orleans: IV. Sur le P. de Condé. V. Sur le Parlement: VI. Sur le Duc de Beaufort. VII. Sur le Coadjuteur: VIII. Sur le Parlement de Pontoise. IX. Sur Paris: Et sur l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_18.


peu que de luy rauir le Mazarin : il faut encor la
rauir à elle-mesme ; il faut luy lier les bras ; il faut
luy oster toute sorte de pouuoir ; il faut la mettre en
tel estat que nous ne soyons plus en estat de la craindre.
 
Mais quoy sommes nous François ; pouuons-nous
voir sans des ressedtiments dignes de ce que
nous sommes, que deux Espagnols, nez fubjets
naturels du Roy d’Espagne gouuernent l’Estat ? ie
dis moy qu’ils nous trahissent, & qu’ils s’entendent
secrettement auec l’Espagne ; qui me contre-dira
auec raison ? font-il quelque chose, qui ne fauorise
cette creance ; ou qu’est-ce qu’ils font qui puisse raisonnablement
la contredire.
Le feu Roy qui connoissoit fort bien la Reyne,
ne luy vouloit iamais laisser la Regence : Les flateurs
luy firent succomber, mais apres auoir oüy dire de
la bouche d’vn Roy mourant : helas ! vous ne connoissez
point la Dame, Nous la connoissons bien maintenant ;
Mais nous la connoistrons encor mieux, si
nous voulons auoir la patience d’estre vn peu plus
sçauans : Helas ! que nostre ignorance nous estoit
bien plus aduantageuse, & qu’il nous eust bien mieux
valu de ne sçauoir point ce qu’elle sçauoit faire, parce
que nous ne sçaurions pas maintenant que nous
viuons sous la tyrannie.