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Mazarinade n° B_17_18

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Anonyme [1652], LA VERITÉ PRONONÇANT SES ORACLES sans flatterie. I. Sur la Reyne: II. Sur le Roy. III. Sur le Duc d’Orleans: IV. Sur le P. de Condé. V. Sur le Parlement: VI. Sur le Duc de Beaufort. VII. Sur le Coadjuteur: VIII. Sur le Parlement de Pontoise. IX. Sur Paris: Et sur l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_18.


le choque, parce qu’elle est asseurée, que la France ne le fera
tomber qu’auec ses propres mains.
 
Toutes les Loix diuines & humaines ont esté forcées
pour appuyer ce belistre : Tout ce qu’il y a de sainct dans
l’Estat a esté violé : Les Princes du Sang ont esté mesprisez ;
les Remontrances de tous les Parlements ont esté sifflées,
les larmes de tous les peuples ont esté regardées par la Reyne,
sans aucun sentiment ; le Throsne a branslé sans qu’elle
s’en soit aucunement émeuë, & parce qu’elle se vengeoit,
elle a trouué des douceurs dans les amertumes de tous les
gens de bien.
Cet attachement pour le Card. Mazarin, a fondé dans la
sote creance de certains, le soubçon d’vn mariage entre luy &
la Reyne : Il en est beaucoup qui en ont iugé auec moins de
moderation : Tout le monde a conclu que cette Princesse
estoit, ou mal conseillée ; ou mal intentionnée, ce dernier est
plus probable.
Lors qu’on luy a representé qu’elle s’en alloit ruiner tout
l’Estat, n’a-t’elle point respondu, que si le pain luy manquoit
en France, son frere estoit assez puissant pour luy en donner
en Espagne. Si cela marque que nostre desolation luy
est fort indifferente. Elle montre encor bien plus en abusant
de nostre soumission que nostre aueuglement est bien
pitoyable : Obeyr à qui nous outrage, respecter qui nous
persecute, Permettre qu’vn implacable s’assouuisse aux despens
de tout nostre Estat : Si nous ne sommes aussi sots qu’elle
est enragée, que s’en faut-il ?
Ne s’est-elle pas vantée qu’elle ruyneroit de bon cœur
la moitié de la France, pour se vanger de l’autre, & par mesme
moyen de toutes deux ? Ne luy a t’on pas oüy dire,
qu’elle allumeroit les guerres ciuiles pour y faire perir les
plus redoutables ennemis du Roy son frere, puis qu’elle
n’auoit peu les faire perir en les abandonnant au milieu
des dangers, comme Mon. le Prince de Condé, & Mon.