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Mazarinade n° A_3_8

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Anonyme [[s. d.]], LE BON-HEVR DE LA FRANCE, EN LA MORT DE MAZARIN & de ses Adherens. , françaisRéférence RIM : M0_595. Cote locale : A_3_8.



N’auez-vous iamais fait reflexion sur ce que raporte l’Escriture
Saincte de ce miserable Prince Sennacherib ? il se
voyoit victorieux de quantité de belles villes, il se consideroit
enuironné d’vne puissante armée, il se glorifioir d’auoir
en sa suite plusieurs Roys captifs, enflé de presomption &
tout glorieux de sa victoire, il s’approche de Ierusalem, il l’assiege,
il la fait sommer, il pense desia la tenir, quoy dit-il, sur
qui se fient ces mutins,numquid non principes [3 mots ill.]
sunt ? est-ce pas moy qui a subiugué tout l’Vniuers & qui a
contraint ces Princes Estrangers, à se rendre sous mon obeïssance ?
voyez vn peu comme ce superbe parle & comme il
fait sonner haut ses victoires, mais attendez vn peu & vous
verrez que Dieu est iuste : c’estoit la nuict qu’il parloit de la
sorte lors qu’vn Ange executeur, descendit du Ciel, qui en vn
moment reduisit toute son armée en poudre. Le tourne fut
pas si tost venu qu’il se voulut leuer, mais il est estonné qu’il
n’entend personne, il frappe, il appelle, il se leue, il sort, & le
premier qu’il rencontre, c’est vn de ses gardes tout en poussiere :
il passe plus auant, il preste l’oreille, tout est en silence,
tout est mort,& comfurr xisset è cubiculo, inuenit omnia cadauera
mortuorum, ie vous laisse à penser en quel estat demeura
ce Prince : Paris voila la figure de ce que tu vois à tes portes,
c’est vn Prince enflé de vanité & de presomption qui
t’afflige, qui te presse & qui te pense desia tenir, c’est vn Prince
que la malice de Iule Mazarin a voulu perdre ; mais Dieu
qui sçait que tu ne combats que pour le Roy & pour la Iustice,
t’a enuoyé vn Ange, vn BEAVFORT, qui est descendu
d’enhaut pour venir abbatre aux pieds de tes murs les forces
de tes ennemis ; Ah ! Prince infortuné, te voyant seul que
feras-tu ? Paris, tandis qu’il cherchera [1 lettre ill.]on refuge auec celuy
qui l’a perdu, possedant ton Roy tu te réjoüyras, & triomphant
des despoüilles de tes ennemis, tu rendras à Dieu grace
de tes victoires, qui couuriront de honte tous ceux qui
t’ont voulu du mal.

FIN.