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Mazarinade n° C_2_27

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Anonyme [1649], LE CENSEVR POLITIQVE. AV TRES-AVGVSTE Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_668. Cote locale : C_2_27.



Les deffences, Messieurs, que portent vos Arrests,
N’auront iamais de lieu contre leurs interests,
Si vous ne reprimez cette injuste licence,
Qui commence d’abord par vne violence.
Cependant pour monstrer l’imposture ou l’excez,
Il faut en ce rencontre intenter vn procez,
Dont la discussion peut auoir telle suite,
Qu’auant que de pouuoir au Iuge estre déduite,
La fortune & l’honneur que l’on voit déperir,
Souffrent bien-tost vn mal qu’on ne peut plus guerir.
Car mesme on n’eslargist que moyennant vn plege
Celuy qui se fioit en vostre priuilege.
Mais quoy ! cét attentat a t’il deub mettre à bas
L’Arrest qui deffendoit de n’emprisonner pas ?
Et si le prisonnier a souffert cette offence,
A moins qu’estre eslargi, que sert vostre deffence ?
Reprimez donc, Messieurs, cette injuste rigueur,
Et rendez à nos Loix leur premiere vigueur.
D’ailleurs, quand dans l’escrou l’on met, sauf à déduire,
Ne fait-on pas bien voir qu’on a dessein de nuire :
Et qu’on veut tout exprés faire vne obscurité,
Pour cacher à vos yeux la simple verité ?
Soit pour décrediter celuy qu’on persecute,
Ou luy faire vn procez qu’à grand peine on discute ?
Car au Greffe en acquits on ne peut consigner,
Le Greffier n’ayant pas vn Art de deuiner.
Quand on contraint quelqu’vn il faut que la contrainte
Soit pour vn faict certain, liquide, exempt de feinte.
Et si le creancier ne sçait pas tout à fait
Combien son debiteur doibt de reste en effet :
Qu’il contraigne pour moins que sa debte ne monte,
Sauf à plus demander, s’il s’abuse en son compte.
Au moins il ne fera point de vexation,
Et ne fera non plus tort à son action.
Aussi bien nous voyons qu’vne somme excessiue
Peut rendre au prisonnier sa caution retiue.