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Mazarinade n° B_14_50

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Anonyme [1652], DERNIERE ET TRES-IMPORTANTE REMONSTRANCE A LA REINE, ET AV SEIGNEVR IVLES MAZARIN, pour haster son depart de la France. , français, latinRéférence RIM : M0_1020. Cote locale : B_14_50.


des brigues contre son fils, qui la perdit par le conseil
mesme de Seneque, & qui fist aussi bien-tost perir
ce miserable affranchi, qui s’estant rendu maistre
de ses affections & rendu chef de son conseil, auoit
causé la ruine des plus illustres Testes de l’Estat.
 
Sur tout, considerez que le Prince est vn inuincible,
que vous ne sçauriez iamais dompter par la
force, ny gagner par les soumissions & par les presens,
apres auoir payé les grands seruices qu’il vous
auoit rendus, du trait de la plus grande ingratitude,
& de la plus noire perfidie qui fut iamais ; & comme
ie connois son humeur imperieuse & braue, ie sçay
qu’il mettra tout en vsage pour vous perdre, & se
sentant fauorisé dans ce dessein de la bienueillance
de tous nos peuples, & mesme de tous les estrangers,
ie ne doute point qu’il ne forme les resolutions
qu’exprime ce vers de Virgile,
Flectere si nequeo superos acheronta mouebo.
On vous pourroit remonstrer de plus, pour vous
faire connoistre que le Roy mesme ne peut auec
toutes ses forces, où vous fondez vostre esperance,
vous restablir dans vostre premiere dignité, que
Henry le Grand apres tant de villes prises, & trois
grandes batailles gagnées, ne put iamais reduire
tout à fait son Empire sous son obeïssance, ny se faire
aimer de ses sujets, qui l’adorerent depuis, tant
que son esprit parut infecté de l’heresie, qu’on haïssoit
cependant beaucoup moins en luy qu’on ne
vous haït à present ; & i’adiousteray, que ce souuenir
fut cause que le plus méchant & le plus abominable