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Mazarinade n° B_18_33

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Anonyme [1652], LE FIDELE EMPIRIQVE OV LE PVISSANT HELLEBORE D’VN ANTI-MACHIAVEL : Pour contenter les Mal-contens de l’Estat, & affermir la Liberté des Peuples. "Cœcus est qui Veritatem odit." , français, latinRéférence RIM : M0_1387. Cote locale : B_18_33.


LE FIDELE EMPIRIQVE ; OV LE PVISSANT HELLEBORE
d’vn Anti-Machiauel ; Pour contenter les
Mal contens de l’Estat, & affermir la Liberté
des Peuples.

C’EST vne Verité trop cognuë, qu’il
faut que le Prince desire toûjours celuy
de qui l’affection est sincere, & a son existence
dans la consideration du deuoir &
de la vertu, non celuy de qui le seruice est
venal, & lequel il faut conseruer par de
grands bien faits, & de grandes dignités
Tant s’en faut qu’Auguste ait eu besoin de donner de grandes
Charges &; de grands offices à Agrippa & à Mœcenas
pour conseruer leur affection, qu’au contraire ceux-cy
ont témoigné ne s’en point soucier, & se contenter de
l’honneur d’auoir l’amitié de ce Prince, & particulierement
Mœcenas, lequel ne voulu seulement passer de l’ordre
des Cheualiers en celuy des Senateurs, qui est vne modestie
presque sans exemple : & pour remonter plus haut :
Chusai estoit l’amy & le confident de Dauid, mais pour
cela les grandes Charges n’estoient point entre ses mains,
mais entre celles de Ioab, d’Amasa, & autres. Et quant à
Ephestion & Craterus, ils n’ont eu autre dignité, que les
bonnes graces d’Alexandre.
Or ie dis que ce n’est point assez de se disposer par le
Ministre & Confident du Prince, quel qu’il soit, à porter
son éloignement auec silence, au cas qu’il arriue par la volonté