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Mazarinade n° A_3_64

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Anonyme [1649], LE FORT ET PVISSANT BOVCLIER DV PARLEMENT, EN FORME D’APOLOGIE. DEDIÉ AV ROY. , français, latinRéférence RIM : M0_1402. Cote locale : A_3_64.


de la Monarchie on n’a iamais pû prendre aucune resolution
importante à l’Estat, sans assembler ces fameux personnages, qui
ont receu leur puissance & leur authorité dés la premiere race de
vos Peres, & qui ont receu leur nom de Louys X. lors qu’il institua
leur siege dans la premiere de ses Villes, & la Metropolitaine de vostre
Estat ; & neantmoins tous ces trois Sectaires & mal-heureux
reiettons de la race Machiaueliste voulant former vn nouuel ombre
de puissance pour en destruire le corps, ont impuuément violé les
Loix sacrées & augustes de vos Maieurs, & encore dans le regne de
vostre Pere, ostant aux deposts sacrez de sa Couronne & de la vostre,
la connoissance qui leur appartient solidairement de tous les
Edicts, Declarations, Ordonnances, & volontez des Souuerains,
tant pour le faict de la Iustice que des finances & des armes. Vos
Predecesseurs, SIRE, n’ont iamais rien entrepris d’innouer sans
leur consentement ; & ces trois Fauoris ont eu l’insolence de porter
plus loin leur pouuoir, & abusant de celuy qu’ils tiroient de vostre
Trosne, & dont ils estoient redeuables & tributaires à vos Maiestez,
ont tout entrepris sans eux, ont fait violence à la liberté de leurs suffrages,
ont cassé leurs Atrests, & se mocquant ou de leur moderation
ou de leur refus, ne pouuant faire sur leurs sentimens aucune
atteinte par leurs inuentions detestables, ils ont passé outre comme
s’ils eussent esté tout à fait indépendans ; Les Roys ont tousiours
deferé aux tres-humbles remonstrances, & aux plaintes que le Parlement
leur a fait de la part de tous les Estats, & ceux-cy les ont
tousiours mesprisées.
 
Le dernier, SIRE, a surmonté les deux autres, sa tyrannie a esté
plus cruelle, sa barbarie moins supportable ; car encherissant par-dessus
eux, apres auoir ruïné vos peuples, il s’est attaqué & à vos Magistrats,
& à nos Peres, il s’est resolu encore d’en opprimer la liberté,
d’en affoiblir la puissance, establissant de nouueaux droicts & leuées
par Arrest du Conseil contre les formes du Royaume, & Ordonnances
de tous nos Roys, & luy en ostant la connoissance par vn ordre
inusité en France, & contraire aux Loix fondamentales de l’Estat :
Le Parlement ne prend point d’autres armes que celles de la
douceur & de la clemence ; il se plaint, il supplie, il remonstre, donne
des Arrests, aduertit la Reyne vostre Mere des obseques prochaines
de cét Empire ; mais on luy oste la lumiere, ce mauuais Ministre
vse de sa bonté contre sa bonté mesme ; il interdit, il emprisonne, il
esloigne, il bannit, & contre les Loix fondamentales du Royaume,