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Mazarinade n° A_3_64

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Anonyme [1649], LE FORT ET PVISSANT BOVCLIER DV PARLEMENT, EN FORME D’APOLOGIE. DEDIÉ AV ROY. , français, latinRéférence RIM : M0_1402. Cote locale : A_3_64.


estoient tombées en party contre nos Ordonnances & nos Loix :
Qu’il auoit volé tout vostre reuenu, engagé & r’engagé tout vostre
Domaine : Qu’il vouloit faire vn fameux Hospital de toute la France :
Que de tout vostre Estat il en alloit faire vne pure tyrannie ; mais
sur tout qu’il obscurcissoit le lustre & l’esclat de vostre puissance, &
ruïnoit de fond en comble l’authorité Royale : Il est enfin reuenu de
son assoupissement, & se ressouuenant du pouuoir que vos Peres luy
ont donné ; se ressouuenant de ce qu’ils doiuent au Royaume & au
Roy dãs sa minorité ; qu’il est vostre Tuteur naturel pendant ce tẽps ;
Iugeant enfin qu’vne plus grande tolerance le rendroit coupable, il
s’est resolu d’aller à la cause du mal & d’en sapper les fondemens. Ces
resolutions, SIRE, estonnerent les injustes Protecteurs de ce mauuais
Demon. Ces deux premiers Princes de vostre Sang, Monsieur
le Duc d’Orleans & Monsieur le Prince charmez par cét infame,
escriuent au Parlement, le prient de surseoir leur deliberation iusques
à ce qu’ils eussent conferé ensemble à S. Germain ; on leur accorde.
Et quoy que l’on connust assez que toutes ces conferences
n’estoient que des amusemens dont on se seruoit pour eluder
l’effet de ces bons desseins, & donner loisir aux trouppes de s’aduancer :
toutesfois il ne refuse aucune ouuerture d’accommodement,
encore que la Conference se deubt faire dans vn lieu où il estoit
facile de les sacrifier à la vengeance & à la fureur de leurs
ennemis ; Ils enuoyent des Deputez ; on parle ; on confere ; six semaines
entieres se passent à recommancer tousiours la mesme chose
sans rien conclure. Apres quoy enfin les oppresseurs de la liberté
publique, se trouuent autant forcez par leur conscience que par la
necessité, & les fortes & pertinentes raisons de nos Magistrats, d’arrester
les affaires. Le tout se termine à vne Declaration : on la dresse :
on l’enuoye à S. Germain, où ayant trouué vne estime & vne
approbation commune, elle est renuoyée le lendemain au Parlement
de mesme qu’elle auoit esté concertée.
 
Cette Declaration, SIRE, fut aussi tost suiuie du retour de vostre
Majesté, auec vne resiouyssance generalle, & l’acclamation de
tous les peuples : Mais comme les ioyes & les contentemens de ce
monde ne sont point si purs qu’ils ne soient détrempez de fiel & d’amertume,
les Ministres qui conseruoient dans le cœur vne vengeance
& vne trahison secrette, ne manquerent pas de troubler cette resiouyssance
commune, par le renuersement & la ruïne de toutes les
choses dont ils auoient esté les approbateurs ; Ils disent que cette