[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_16_55

Image de la page

Anonyme [1652], LE FRANÇOIS DES-ABVSÉ, MONSTRANT LES MOYENS infaillibles pour establir & affermir la veritable paix dans l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_1410. Cote locale : B_16_55.


Qui es tu toy, dit Saint Paul, qui iuge le seruiteur d’autruy ?
s’il se soustient, ou s’il trebusche, c’est à son propre Seigneur
& Dieu qui l’a pris à soy est puissant pour l’affermir : Or
quant à la foy, nul n’ignore que nous ne dépendions de Dieu
seul, & de son Eglise, & qu’elle seulle n’ait droit d’inspection
sur nous par moyens spirituels ; le Roy donques qui en
dépend auec nous, & qui n’est à cét égard que nostre Concitoyen
& nostre Frere, n’y doit exercer aucune force : Et
c’est pour cela que Dieu donnant des Loix Politiques aux
Israëlites, & declarant quel est le deuoir des Gounerneurs &
des Magistrats ne leur ordonne pas de punir ceux qui errent
en l’explication de sa parole, ains seulement les violateurs de
la totalité de la Religion, Suiuant quoy, ce peuple a toleré
des heresies fort pernicieuses, sans que le Magistrat ait iamais
interposé son authorité pour les reprimer ; entr’autres
celle des Saduciens qui nyoïent la Resurrection, & la seconde
vie, & qui n’ayans aucune apprehension du dernier iugement,
pouuoient se porter à tout abandon de dissolution :
Les choses cachées & obscures sont reseruées à Dieu, dit
Moyse, mais les reuelées sont pour nous & pour nos enfans :
Or les poincts qui sont en controuerse entre les Chrestiens
ont de l’obscurité, au moins à l’égard de ceux qui ne
les entendent point, ainsi le iugement en doit estre laissé à
Dieu.
 
C’est à cette moderation que Gamaliel exhortoit les Iuifs
de son temps au sujet d’vne doctrine, qui estoit pour lors
toute nouuelle, ils en estoient en grand émoy, & auoient
peine à se resoudre sur ce qui estoit de faire, pour en empescher
le progrez, leurs aduis estoient differents, mais il les fit
tous tomber dans son sentiment, qui fut de se déporter du
dessein qu’ils prenoient d’vser de violence, leur disant, que
si cette doctrine estoit des hommes, elle seroit dissipée, comme
l’auoient esté plusieurs autres, dont il leur alleguoit les
exemples : Mais que si elle estoit de Dieu, ils ne la pourroient
destruire : Que s’il y a quelque doctrine diuerse à la Catholique
qui doiue estre tollerée, c’est sans doute celle de la Reiolign.
P. Reff.