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Mazarinade n° B_16_55

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Anonyme [1652], LE FRANÇOIS DES-ABVSÉ, MONSTRANT LES MOYENS infaillibles pour establir & affermir la veritable paix dans l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_1410. Cote locale : B_16_55.



Que doncques le glaiue & l’authorité du Roy, ne soient
point employez contre les desuoyez, qu’ils ne soient non
plus attirez à nous par faueurs ny par recompenses sensuelles :
Quelles ne soient pas mesmes proposées aux vrays Chrestiens,
pour les obliger à perseuerance, puis qu’elles sont non
seulement inutiles, mais tres nuisibles & ruineuses de part
& d’autre : Que le Magistrat renferme desormais toute son
authorité, & ses soins dans son vray & legitime objet qui est
la tranquillité publique, & le bien temporel de l’Estat ; qu’il
reserue toutes ses recompenses pour la vertu Politique &
terriene, tous ses supplices pour la punition des crimes, qui
interessent la societé ciuile, & corrompent les mœurs : Que
si l’exemple du Pape luy donne des mouuemens pour l’inquisition,
qu’il considere qu’en cela le Pape agit non comme
Pere spirituel, mais comme Prince temporel dans le Domaine
de Sainct Pierre, qui luy est commis : Cette Politique a
ses raisons pour luy qui ne sont nullement bonnes pour nous,
chaqu’vn gouuerne ses Peuples comme il iuge pour le mieux,
& comme les promesses que Dieu a faites à son Eglise de la
conduire par son Saint Esprit, ne s’estendent pas necessairement
au Gouuernement politique de l’Estat, dans lequel elle
habite, il n’est pas impossible que quant au regime temporel,
le Pape ne soit suiet à faillir, & qu’il ne tienne vn peu des infirmitez
de tous les autres Princes, & hommes de la terre :
Et quant aux Princes qui tiennent les mesmes maximes, ils le
font sans doute par des considerations Politiques, & les mesmes
raisons qui les portent à se monstrer seueres, & inflexibles
contre toutes opinions nouuelles en faict de Religion
dans des Estats, où elles n’ont pas encor pris pied, nous
doiuent faire supporter celle que nos Edicts permettent, &
qui a desia prins de fortes racines. Ostons seulement par bonté
& iustice toutes occasions de haine entre nous & ceux de
la nouuelle Religion, & nous aurons oste tout le venin de
cette diuision, elle ne sera plus nuisible à l’Estat Politique, &
n’alterera non plus l’amitié entre Concitoyens, que si c’estoit
vne simple discordance sur des points de Philosophie.
Iene dis pas pourtant qu’il faille admettre indifferemment