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Mazarinade n° A_3_70

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Anonyme [1649], LE GEANT SICILIEN TERRASSÉ PAR LES BONS FRANCOIS. , françaisRéférence RIM : M0_1473. Cote locale : A_3_70.

faire sentir ses ardeurs, qu’elle ioint pour cet effet aux verges
& aux haches de cet inique Tyran. Les Histoires nous
font assez voir combien vn Iules eut de peine autrefois à
nous surmonter, & cinq années entieres que ce Dictateur
employa les armes cõtre nous furẽt inutiles, & qu’aux cinq
dernieres il eut encore assez de peine à nous vaincre, mais
auiourd’huy nous voyons qu’vn Iules tout à fait indigne de
ce beau nom qu’ils s’est fait donner, nous a presque surmontez
en fort peu de temps, de sorte qu’il estoit temps d’y
donner remede, si nous voulions vn peu respirer : mais peuple
François, en sçais-tu biẽ le suiet ? ie te le vay dire. Le premier
t’auoit attaqué ouuertement par les armes comme vn
genereux Capitaine, & le plus valeureux de son temps, &
toy par ta generosité coustumiere tu luy resistas, luy faisant
paroistre au moins que tes forces ne pouuoient pas estre si
tost abbatues. Mais ce dernier n’a pas fait de mesme, tu l’as cõuié
par la trop grande facilité de ton Roy d’heureuse memoire
qui regnoit alors, & luy comme vn dissimulé qu’il
estoit, il t’a tousiours entretenu dãs des esperances, qui t’ont
à la fin trompé. L’appuy qu’il auoit du Cardinal de Richelieu
luy a seruy de beaucoup, à quoy n’a pas nuy le nom
qu’il a donné à nostre Monarque, dont le bas aage luy sert
comme d’vn rocher pour se fortifier cõtre nous. Apres toutes
ces choses que pouuons nous esperer que des desastres
& des malheurs entassez les vns sur les autres ? Il n’y auoir
plus d’apparence de nous pouuoir releuer de ces cheutes,
sans vne speciale faueur qui procedast de la main de Dieu,
& comme autrefois les Dieux mesmes s’estoient deffendus
contre cette miserable canaille qui les auoit attaquez, il
falloit aussi que des mains puissantes fissent vn effort contre