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Mazarinade n° B_16_54

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Anonyme [1652], LE GENIE FRANÇOIS, PARLANT AV ROY POVR LA PAIX : OV, La Remonstrance faicte a sa Maiesté par Messieurs les Deputez, afin de ne plus r’appeler Mazarin & de reuenir dans sa bonne ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1494. Cote locale : B_16_54.


plaindre, & que ses larmes sont taries, & qu’elle
ne sçauroit plus pleurer, ie dois prendre la parole
pour elle & vous la porter de sa part, elle
n’est plus animée que par moy, & si ie ne suis
secouru d’vne fauorable main comme la vostre
pour luy prolonger la vie, mais plustost luy redonner,
elle est presque perduë. Qu’il vous
plaise donc, SIRE, ne nous pas dénier vostre<lb/> secours, vous nous verrez mourir tous deux,
car l’vn sans l’autre ne sçauroit viure, pource
que les ennuys de l’Ame sont des supplices au
corps, & les douleurs du corps se sont des
morts à l’ame : Et consequemment, SIRE, ie
ne puis estre que tres-malade, puis que mon
corps, qui est la France, est démembré & déchiré
par pieces, toutes ses playes sont mortelles :
qu’elle asseurance y a il donc que ie
puisse demeurer dauantage dans vn corps qui
n’a plus ses fonctions ordinaires, elle est la
proye de ses enfans, qui sont plus dénaturez &
plus barbares que les Tygres & les Lyons. Helas !
SIRE, prenez en pitié, secourez celle qui
vous doit estre si chere. Nous sommes obligez
de secourir ce qui est à nous : qu’auez vous de
meilleur & de plus considerable que la France ?
elle vous doit estre comme vn thresor inestimable,
que vous deuez tenir aussi cher que vostre