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Mazarinade n° B_8_10

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Anonyme [1652 [?]], LE GRAND DIALOGVE DE LA PAILLE ET DV PAPIER, CONTENANT CE QVI CE peut dire de plus considerable sur ces deux sujets, auec leurs raisonnemens sur les affaires d’Estat, le tout en stile vulgaire. PREMIERE PARTIE. , françaisRéférence RIM : M0_1508. Cote locale : B_8_10.


il enuoyeroit cinq cens Mazarins à tous les mille :
ne vois-tu pas qu’on ne fait & qu’on n’auance rien
en suitte de cette vnion, marque infaillible qu’elle
n’est faite qu’à demy, & comme on dit vulgairement
par bien-seance & par grimasse, autrement
tu verras d’estranges effets.
 
La Paille. Compere, tu ferois bien du chemin
en iour, si tu vas ainsi le grand galop, mais comme
ton cheual ruë, il est trop furieux pour durer au
trauail. Il ne faut pas aller si viste, puis que peu de
monde te sçauroit suiure, ne sçais-tu pas que le
mont S. Michel & que Paris ne fut fait tout à la
fois, que les iours sont tous les iours, qu’il en est
plus, comme on dit que d’œuures, & que petit à
petit on va bien loin ; enfin ce n’est pas peu pour la
ruine de Mazarin, que tout Paris ait leué le masque
contre luy, les Chefs des Prouinces qui le
haïssent interpreteront tousiours cét Arrest à leur
auantage, & le prendront pour le signal qu’ils attendoient
pour leuer les armes, & ie sçay que si ce
mal-heureux Cardinal ne gagne au pied, tu verras
bien-tost beau ieu, parce que la partie est tres-bien
faite contre luy. Ie t’en engage ma parolle
qui en vaut mille, & ie le iure foy de Paille qui est
tout dire.
Le Papier. Foy de Paille, ô le grand Serment s’il
en fut iamais, & ie vois maintenant que c’estoit celuy
que les Dieux fa soient autrefois & qu’ils craignoient