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Mazarinade n° B_14_29

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Anonyme [1652], LE MANIFESTE DE MONSIEVR DE CHASTEA-VNEVF Touchant les raisons de sa retraite hors de la Cour. , françaisRéférence RIM : M0_2374. Cote locale : B_14_29.

I’aduouë bien que cette conduite me fit leuer les
yeux au Ciel auec estonnement ; & que ie manquay
de patience pour la supporter, sans témoigner les ressentimens
que i’auois de voir le repos de l’Estat à la
veille d’estre trauersé par toute sorte de troubles : il
fallut neantmoins apres en auoir donné beaucoup de
larmes que i’en digerasse la douleur ; & que ie me retranchasse
dans les reflexions d’vn silence Politique,
pẽndant que ie voyois que mes parolles ne seruoient
qu’à faire voir & l’aueuglement & l’insensibilité de la
Cour, dans le plus important de toutes les affaires,
qui ayent esté iamais agitées dans son Conseil. Ie ne
peux toutefois point m’empescher d’éclater lors que
le bruit porta les nouuelles des approches du C. Mazarin
iusques à Espernay en Champagne ; C’est lors
que me des-interessant serieusement, pour faire voir
à sa Maiesté vn ministre d’Estat sans flaterie, ie luy
remonstray auec vne ferme resolution, que c’estoit
irriter la patience des peuples, que de rappeller ce
Ministre apres tant de Declaratiõs données pour son
banissement, & que si quelque reuolte generale s’en
ensuiuoit dans la Monarchie Sa M. n’auroit point
raison d’en chastier le sousleuement par aucune punition
ou rigueur exemplaire, puis que tout l’Estat ne
pourroit que trop iustifier ses resistances contre ce retour
par le pretexte de repousser vn ennemy commun,
proscript, par ses Declarations Royalles, &
par les iustes Arrests de tous ses Parlemens : Et pour
cét effet ie la suppliois tres humblement de permettre
que ie me retirasse au plustost, de peur qu’en attendant
les approches de ce Ministre, ie ne fisse croire
aux peuples par ma complaisance, que i’aurois esté