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Mazarinade n° B_20_11

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Anonyme [1651 [?]], LE MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Contenant vne exact abregé de toutes les actions de son Ministere. Répondant à tous les chefs d’accusation qu’on luy a obiecté. Descouurant les motifs, les intrigues & la politique, dont il s’est seruy pour entreprendre, pour conduire, & pour establir tous ses desseins. Et le tout, sans que le Parlement, les Frondeurs, les Partizans des Princes puissent s’inscrire en faux, contre pas vne de ses propositions. Nonne morituro licet vni dicere verum Iuu l. 3. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : B_20_11.



Cette verité receuë generalement de tous ceux
qui sçauent respecter les principes du sens commun,
m’a conuaincu, que si i’estois éleué par la
faueur de ma bonne fortune, il falloit necessairement
me soustenir par mes forces ; & que, si cette
diuinité peut faire des creatures, elle en laisse toujours
la conseruation à leur propre conduite : pour
cét effet d’abord qu’elle ma mis en main les rénes
de cette Monarchie pendant la Regence de son
Mineur souuerain, ie me suis auisé de preocuper
entierement l’esprit de la Tutrice ; de rauir à ses
premieres inclinations, la place de ceux qui commençoient
à les posseder, & de l’engager insensiblement
à captiuer son authorité, sous les ordres
de ma conduitte, en luy faisant entendre que la
qualité d’estranger, que j’auois commune auec
elle, me rendoit plus propre à seconder toutes ses
intentions ; que l’impuissance de me pouuoit
maintenir sans son entremise ; m’engageroit plus
inuiolablement à ne demordre jamais de la fidelité
de ses seruices ; qu’elle ne pourroit point trouuer
de Fauory auquel elle peut commettre plus
asseurément ses secrets, qu’à celuy qui ne seroit jamais
obligé de les éuanter par aucune consideration
d’Estat ; que le souuenir des mauuais traitemens
qu’il auoit receu des François ne luy deuoit
pas moins donner de dégoust que de soubçon de
leur inconstance, supposé qu’elle vint à s’abandonner