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Mazarinade n° C_6_23

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Anonyme [1649], LE MIROIR A DEVX-VISAGES OPPOSEZ, L’VN LOVANT LE MINISTERE du fidele Ministre, l’autre condamnant la conduite du meschant & infidele vsurpateur, & ennemy du Prince & de son Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2477. Cote locale : C_6_23.


mais son ambition se descouurit bien-tost lors qu’il
se fit donner la qualité de Surintendant du Gouuernement
de la personne du Roy, afin qu’en ceste
charge il logeast-en la Maison de sa Maiesté, ayant sous
luy des Sous gouuerneurs à son choix, afin de veiller sur
toutes les actions de leurs Maiestez, & de n’en permettre
l’abord qu’à qui il luy plairoit : outre ceste haute
qualité de Surintendant de la personne du Roy, il a induit
la Reyne à prendre des siens pour ses premiers Secretaires
& Intendans de sa Maison, afin de disposer de
sa personne, comme il faict de celle du Roy : & dauantage,
il ne s’est point contenté des grandes pensions qu’il
tiroit des coffres du Roy mais a voulu auoir la disposition
des meilleurs & plus riches Benefices de France
par vn Conseil de conscience par luy estably, à dessein
de sçauoir ceux qui vaqueront, d’en retenir les
meilleurs, & d’en pouruoir ses confidens, au l eu de
recompense, en sorte que nul ne peut auiourd’huy paruenir
aux Dignitez Ecclesiastiques de France que par
son moyen. Pour les affaires de la guerre, & les Officiers
des armées, les Princes mesmes qui en sont les Generaux,
sont comme obligez, ou pour dire contrains
de prendre de sa main les Mareschaux de Camp-les Colonels,
Mestres de Camp, & Capitaines pour commander
aux trouppes, & mettre des Gouuerneurs aux places,
tels quil luy plaist ; comme il a fait voir aux villes
d’Ypre, de Domquerques, sans vouloir laisser ceste liberté
aux Princes du sang qui commandent les armées
d’y en mettre comme ils le iugent estre à propos pour le
bien du seruice du Roy, & connoissant plus que d’autres,
leurs merites, leur courage, leur experience & fidelité.
 
Il est de la prudẽce du Ministre de se garder d’estre autheur
de quelque Conseil dont l’issuë soit hazardeuse :
car arriuant que l’euenement soit tel que l’on le peut
souhaitter, il sera imputé au Prince, & s’il est autre, celuy