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Mazarinade n° A_6_15

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Anonyme [1649], LE MIROIR A DEVX-VISAGES OPPOSEZ, L’VN LOVANT LE MINISTERE du fidele Ministre, l’autre condamnant la conduite du meschant & infidele vsurpateur, & ennemy du Prince & de son Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2477. Cote locale : A_6_15.


change de Gouuerneur & de Ministre : son humeur pleine
de candeur, auec laquelle il traictoit, ne fut pas pourtant
sans donner ny couurirent, vn iour il sceut que le Docteur
Adrian Lorent Doyen de Louuain Precepteur du Roy
Charles, fut par luy enuoyé Ambassadeur en Espagne, sa
charge estant en apparence pour les affaires du Gouuernement ;
mais plustost pour nuire au sieur de Cheuret, & mesnager
sa disgrace enuers la Reyne Ieanne sa Mere, & l’Infant
Ferdinand son Frere, qui ayant sceu ceste resolution,
quoy qu’il eut raison d’en conceuoir vne grande iniustice
contre le Docteur Adrian, il supporta neantmoins ce mauuais
office sans aucun ressentiment, qui fut toutefois sans
effet.
 
Vne autrefois comme les Espagnols estoient resolus d’auoir
leur Roy Charles auec eux estãt lassez du Gouuernement
du Cardinal Ximene, crioient hautement qu’ils se reuolteroient,
ce que sçachant le sieur Cheuret craignant le
peril de voir l’Espagne pleine de reuoltes & de seditions
contre le Cardinal, conseilla au Roy Charles d’enuoyer en
Espagne vn troisiesme Gouuerneur, & selon son conseil fut
expedié le Seigneur de Lauars, auquel on donna le troisiesme
lieu en l’administration des affaires auec le Cardinal
Ximene & le Docteur Adrian qui fut depuis Cardinal.
Tous les Grands d’Espagne ayant pris resolution de ne
plus obeyr au Cardinal Ximene, qui estoit comme vn Roy
en l’absence du Roy, qui craignant que l’Infant D. Ferdinand
par le conseil de ceux qui estoient aupres de luy, allast
en Arragon pour se faire Roy, ce qui eut esté à cause
de l’amitié que les Arragonois luy portoient, le Cardinal
creut en cecy faire vn grand seruice au Roy Charles de renouueller
la maison de l’Infant & d’oster de sa maison tous
ceux qui luy auoient donné vn tel conseil, dont l’Infant
fut fort indigné, & vsant de menaces protesta qu’il se vangeroit
du tort qu’on luy faisoit. Le Cardinal le manda en
Flandre, d’où le sieur de Cheuret luy fit auoir response à
son contentement, & blasma, disant que s’il auoit peur reuenant
de l’Infant que cela feroit croire qu’il n’auoit pas
assez d’authorité en Espagne où il representoit la personne